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A'rvi Raymond !
C'est avec beaucoup d'émotions que nous avons conduit ce jour GANTIN Raymond à sa dernière demeure, toute sa famille et ses amis étaient réunis près de l'église de Sciez afin de former le cortège, ses amis marins et anciens combattants en tête.
Raymond nous n'oublierons pas ton esprit raleur, ta passion pour la mécanique, ton amour pour les battantes de scierie et du travail bien fait, ta patience, ton calme et ta fierté de porte-drapeau.
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Discours du Maire de Sciez à la sépulture de GANTIN Raymond
Raymond, nous sommes ici pour te rendre hommage
Né en 1916 à Excugefattaz (La Fattaz), ta jeunesse d'entre deux guerres est commune à ceux de ton coin. Avec les copains de Filly vous en faites de pas tristes !…
L'interdiction du passage du Vion aux jeunes d'Excenevex était l'une de vos occupations favorites, mais le barrage avait ses failles. Failles dont profitait une fille surnommée le Petit Chaperon Rouge pour aller travailler au tissage de Sciez ; il s'agit bien sûr de Lucienne que tu épouseras.
A 18 ans tu t'engages dans la Marine Nationale comme mécanicien. D'abord sur le contre-torpilleur « L'Aigle » puis sur « L'Albatros » tu participes à des opérations liées à la guerre d'Espagne.
Tu es démobilisé en 1937, puis, par passion de la mécanique tu travailles à l'entreprise Bouclier de Bonneville, où, au volant d'un rouleau compresseur tu contribueras à la réalisation de nombreuses routes de la région que nous empruntons encore aujourd'hui.
Mobilisé en 1939, en même temps que naît ton fils Roland, cela t'évite d'être à bord de « La Rallieuse » lorsqu'une explosion accidentelle fit de nombreuses victimes.
Tu rejoins le croiseur « Foch » pour des missions de représailles le long des côtes italiennes.
L'immobilisation de la Flotte, après l'Armistice, te voit rentrer à la Direction du port de Toulon en 1941, puis vint le moment qui marquât ta vie entière, le sabordage de la Flotte . Sur ordre, tu sabordes ton remorqueur « Le Bœuf ».
Tu quittes alors Toulon et viens en Haute Savoie et participe à la vie secrète du maquis.
Rejoignant Toulon après le 8 mai 1945, tu retrouves la DP. Durant 19 années de présence, ton surnom « Bonne Huile » traduit mieux qu'un discours tes qualités professionnelles, la bonté de caractère et une placidité à toute épreuve.
D'ailleurs à une dame qui te demandait de te presser, ta réponse fût sans appel : « Madame, je ne courrais pas sous les bombardements, ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer ! ».
En 1946, ta famille s'agrandit avec la naissance d'Alain.
Tu rentres au pays en 1964 où tu réalises un de tes rêves d'enfant : naviguer sur les bateaux de la C.G.N. Toujours la burette à la main aimant faire admirer les bielles de « La Suisse ».
Après quelques années sur le lac, repris par tes rêves, tu entreprends de faire revivre une scierie à Fillinges en bordure du Foron. Que d'efforts, que de persévérance pour voir tourner la battante et débiter les premiers billons dans ton commerce de sciage à façon. Très vite, les gens du pays ont apprivoisé le renouveau de la « Scierie de la Fabrique » où l'on sciait à l'ancienne, discutant en patois avec le Racieux, contemplant un verre de blanc à la main les magnifiques plateaux qui descendaient sur le wagonnet.
Puis tu regagnes la Fattaz, partageant ton temps entre la pêche, le jardin, les Amicales (Anciens Marins, Anciens Combattants, Médaillés Militaires ) ; tu étais fier à chaque cérémonie commémorative de tenir le drapeau des Anciens Combattants de la commune.
Je sais ton regret de n'avoir pas vu la remise en service la roue du moulin de la Vacherie mais cela sera fait, ne serait ce que pour toi, l'homme droit, sincère, l'homme qui nous a montré qu ‘être fidèle à ses idées, ses amis, sa famille, permet une vie riche et exemplaire.
A la suite de ce que l'on appelle une longue maladie, tu as rejoins dimanche Lucienne.
Je sais qu'au paradis des Marins vous voyagerez désormais ensemble.
A'rvi , Raymond.
A Sciez, le jeudi 24 avril 2008